Je pense aux pulls en laine. Impossible de trouver de la laine normale, un bon mérinos par exemple, aujourd'hui c'est du cachemire partout. Produit au Sud dans des conditions qui dégradent le milieu et la vie des gens. Du cachemire cheap qui bouloche en deux jours (j'ai failli jeter mon pull Uniqlo en cachemire le troisième jour, je le garde au cas où sans plus le porter).
Et je suppute que c'est pareil pour la truffe, qu'on trouve désormais dans la moindre préparation. Chips, pâté, fromage, etc. Mais je n'ai pas trouvé de réponse à ma question sur les coûts de production de la truffe, il s'agirait seulement de nouveaux approvisionnements en Europe de l'Est pour offrir le luxe pour tou·tes... les membres des classes intermédiaires. Itou le foie gras qui pique et le saumon d'élevage trop gras qui pollue les fjords. Luxe de merde que tu peux te payer tous les dimanches.
Cette histoire de luxe cheap m'interroge non pas par sens aristocratique (attention à la pente glissante) mais parce qu'on connaît les dommages écologiques de ces productions. Leur massification pose le même problème que quand la production était réduite... mais en plus grand.
On veut du bon utile et en quantité mesurée pour tou·tes, pas du luxe de luxe pour les riches, du luxe de merde pour les classes intermédiaires et de la merde assumée pour les plus pauvres.
C'est drôle. Je suis justement en train d'écrire un texte sur la laine dans cette optique. Il y a une énorme perte des savoirs-faire avec la laine, à cause de la mondialisation de la production et des fibres de pétrole comme l'acrylique et le polyester.
La laine étant un matériau organique, elle a tendance à varier d'une cargaison à l'autre et elle demande un savoir-faire industriel pour pouvoir bien la teindre, la carder, la filer, etc. En France ou au Canada, le nombre de foulons et de moulins à carder au 19e siècle était assez grand. Il n'y a pratiquement plus de filatures au Canada. La laine ne peut plus être traitée localement non plus. En France, il reste bien quelques compagnies comme Armor Lux, qui font du Made In France, probablement avec de la laine importée d'Australie ou de Nouvelle-Zélande.
Aujourd'hui, il n'y a pratiquement plus de production lainière et les éleveurs se sont même détournés du commerce de la laine à cause de la baisse des prix de vente. Depuis quelques décennies, les moutons sont sélectionnés pour la viande, et on assiste à un déclin de la génétique. Même la matière première n'a rien à voir avec ce qu'on pouvait trouver dans les années 60-70. C'est incroyable de se dire que si on essayait de faire un pull de laine comme en 1960, on en serait tout simplement incapables.
Sur la laine, il y a aussi quelques initiatives pour conserver une filière, des compétences, des connaissances et essayer de faire les choses bien (mais à un prix du temps d'avant la merdification) : je pense notamment à Ardelaine (https://www.ardelaine.fr/ sorry pour la pub, mais faut partager les bonnes initiatives)
Je viens de m'acheter un pull en laine d'agneau Armox Lux (pour éviter les pulls en cachemire à deux balles) et il a été produit en Angleterre, c'était assez bien expliqué sur l'étiquette.
C'est fou en effet que la laine en France soit devenu un sous-produit de l'élevage ovin...
Quelque chose dans le même genre m’a frappé dernièrement en visitant le site de Ricardo où à chaque semaine qui passe, les embûches publicitaires se multiplient au point où le site devient de plus en plus désagréable à fréquenter. Pas sûr qu’on soit capable en ces temps de capitalisme turbo-chargé d’appréhender quel est le meilleur but à atteindre au final. Pour ce qui est de l’emmerdification, j’ai bien peur qu’on doive collectivement toucher le fond avant de réaliser notre errance matérialiste, et encore...
Je pense aux pulls en laine. Impossible de trouver de la laine normale, un bon mérinos par exemple, aujourd'hui c'est du cachemire partout. Produit au Sud dans des conditions qui dégradent le milieu et la vie des gens. Du cachemire cheap qui bouloche en deux jours (j'ai failli jeter mon pull Uniqlo en cachemire le troisième jour, je le garde au cas où sans plus le porter).
Et je suppute que c'est pareil pour la truffe, qu'on trouve désormais dans la moindre préparation. Chips, pâté, fromage, etc. Mais je n'ai pas trouvé de réponse à ma question sur les coûts de production de la truffe, il s'agirait seulement de nouveaux approvisionnements en Europe de l'Est pour offrir le luxe pour tou·tes... les membres des classes intermédiaires. Itou le foie gras qui pique et le saumon d'élevage trop gras qui pollue les fjords. Luxe de merde que tu peux te payer tous les dimanches.
Cette histoire de luxe cheap m'interroge non pas par sens aristocratique (attention à la pente glissante) mais parce qu'on connaît les dommages écologiques de ces productions. Leur massification pose le même problème que quand la production était réduite... mais en plus grand.
On veut du bon utile et en quantité mesurée pour tou·tes, pas du luxe de luxe pour les riches, du luxe de merde pour les classes intermédiaires et de la merde assumée pour les plus pauvres.
C'est drôle. Je suis justement en train d'écrire un texte sur la laine dans cette optique. Il y a une énorme perte des savoirs-faire avec la laine, à cause de la mondialisation de la production et des fibres de pétrole comme l'acrylique et le polyester.
La laine étant un matériau organique, elle a tendance à varier d'une cargaison à l'autre et elle demande un savoir-faire industriel pour pouvoir bien la teindre, la carder, la filer, etc. En France ou au Canada, le nombre de foulons et de moulins à carder au 19e siècle était assez grand. Il n'y a pratiquement plus de filatures au Canada. La laine ne peut plus être traitée localement non plus. En France, il reste bien quelques compagnies comme Armor Lux, qui font du Made In France, probablement avec de la laine importée d'Australie ou de Nouvelle-Zélande.
Aujourd'hui, il n'y a pratiquement plus de production lainière et les éleveurs se sont même détournés du commerce de la laine à cause de la baisse des prix de vente. Depuis quelques décennies, les moutons sont sélectionnés pour la viande, et on assiste à un déclin de la génétique. Même la matière première n'a rien à voir avec ce qu'on pouvait trouver dans les années 60-70. C'est incroyable de se dire que si on essayait de faire un pull de laine comme en 1960, on en serait tout simplement incapables.
https://www.youtube.com/watch?v=huNQiD7gtFc&
Sur la laine, il y a aussi quelques initiatives pour conserver une filière, des compétences, des connaissances et essayer de faire les choses bien (mais à un prix du temps d'avant la merdification) : je pense notamment à Ardelaine (https://www.ardelaine.fr/ sorry pour la pub, mais faut partager les bonnes initiatives)
Je viens de m'acheter un pull en laine d'agneau Armox Lux (pour éviter les pulls en cachemire à deux balles) et il a été produit en Angleterre, c'était assez bien expliqué sur l'étiquette.
C'est fou en effet que la laine en France soit devenu un sous-produit de l'élevage ovin...
Quelque chose dans le même genre m’a frappé dernièrement en visitant le site de Ricardo où à chaque semaine qui passe, les embûches publicitaires se multiplient au point où le site devient de plus en plus désagréable à fréquenter. Pas sûr qu’on soit capable en ces temps de capitalisme turbo-chargé d’appréhender quel est le meilleur but à atteindre au final. Pour ce qui est de l’emmerdification, j’ai bien peur qu’on doive collectivement toucher le fond avant de réaliser notre errance matérialiste, et encore...
Merci pour ce billet. Attention à la coquille à enshittification.
Ah merci! Elle m’avait échappé. J’en ai tellement arraché pour l’écrire correctement avec deux t que j’en ai ajouté un troisième.