Ah, ils étaient beaux, les feux d’artifices! Les Iraniens ont presque sorti le meilleur de leur arsenal : drones, missiles de croisière, missiles balistiques à moyenne portée… et puis les Israéliens ont mis le paquet avec trois systèmes de défense très chers : la Fronde de David, Iron Dome et les missiles exoatmosphérique Arrow 3, tout ça sans compter les avions israéliens, américains, français, anglais et jordaniens qui ont vrillé fort pour descendre toute la quincaillerie iranienne.
Je ne voudrais pas recevoir la facture de ce ballet signé Raytheon et Israel Aerospace Industries, mais le spectacle était réussi. Sur X, l’image d’un missile Arrow 3 explosant dans l’espace pour détruire un missile balistique tournait en boucle, étrange phénomène céleste. Bilan de cette soirée : trois-quatre trous dans une base aérienne israélienne, une jeune Bédouin blessée par un morceau de missile, et pas mal de “breaking news” sur les chaînes de nouvelles du monde entier. Israël a promis de répondre, l’Iran de répondre à la réponse. Nous voilà bien avancés.
Je pourrais vous entretenir de géopolitique, jouer les généraux de salon et avancer l’hypothèse que Netanyahou, mis sous pression par ses alliés et ses concitoyens, s’est inventé une belle petite diversion qu’il fera traîner quelques semaines encore pendant que se déroule l’assaut de Rafah. La vérité est que vous en avez tous un peu rien à foutre, à juste titre, de ce que pense le Père Duchesne de la “situation géopolitique”. Internet est déjà suffisamment rempli de gens intarissables à propos de Poutine, d’Israël, de Gaza, de la guerre en Ukraine, de la Chine, de Taïwan, de l’Iran, du Hezbollah, des rebelles Houthis et de “l’axe de résistance” pour que vous ayez besoin d’un autre avis sur le sujet. De toute façon, la guerre m’ennuie, et elle devrait, vous aussi, vous ennuyer. C’est d’ailleurs un problème, par les temps qui courent, cet enthousiasme pour la chose militaire.
Dans une des ses dernières infolettres, Slavoj Žižek prend position contre une déclaration récente du Pape François selon laquelle l’Ukraine devrait avoir le courage de sortir le drapeau blanc et de négocier. Pour Žižek, l’appui à l’OTAN serait un mal nécessaire dans la résistance face à Vladimir Poutine. “[S]i l’Ukraine tombait, cela inciterait la Russie à envahir d’autres pays”, écrit le philosophe. Cette idée répandue veut que la résistance ukrainienne soit le rempart contre la horde poutiniste qui, tôt ou tard, pourrait s’attaquer aux pays baltes ou au reste de l’Europe.
Les positions atlantistes de Žižek peuvent paraître étonnantes pour un communiste auto-déclaré, mais elles participent, chez le philosophe, d’une défense de l’eurocentrisme au cœur de son œuvre depuis un moment déjà. Pour Žižek, les valeurs d’égalité et de liberté de la gauche — ce qu’Étienne Balibar nomme “égaliberté1” — seraient des produits de la pensée politique européenne. Dans un article de 1998, Žižek avançait déjà que cet “universalisme du singulier2” serait menacé par quatre tendances : l’arche-politique, soit le repli sur des “communautés”, la parapolitique, soit la volonté de dépolitiser la politique, la métapolitique marxiste, qui consiste à scientificiser le rapport au politique, et l’ultrapolitique, radicalisation à l’extrême du militarisme et des nationalismes.
Poutine ultrapolique
La défense de l’Ukraine, par Žižek, se situe donc en continuité avec ce qu’il proposait déjà dans les années 1990. C’est une défense de l’idéal européen d’égaliberté contre l’ultrapolitique de Vladimir Poutine. Le modèle russe, avec son capitalisme et son extractivisme autoritaires, est fondé sur la tyrannie et l’apathie politiques de ses concitoyens. C’est un exemple extrême du “stalinisme de marché” que dénonçait Mark Fisher dans Capitalist Realism3. Dans le cas de Fisher, il s’agissait surtout de parler du modèle gestionnaire et technocratique des démocraties libérales, mais il est possible de penser le poutinisme comme une version radicale de ce régime de dépossession politique.
Le problème est que, malgré l’enthousiasme d’un Žižek, l’appui à la résistance ukrainienne par les gouvernements de ces mêmes démocraties libérales demeure à ce jour assez timide. Il s’agit d’aider, mais sans se ruiner ou se compromettre. Tout se passe comme si les alliés américains et européens souhaitaient la victoire de l’Ukraine, sans pour autant vouloir la défaite du poutinisme. Une part croissante de l’électorat des démocraties occidentales est même tentée par le modèle. Un oligarque comme Trump ne cache ni son admiration pour Poutine, ni ses intentions de forcer la reddition des troupes ukrainiennes.
Le résultat de ces hésitations est aujourd’hui un front où les troupes russes avancent inexorablement4. Les bombardements ont d’ailleurs recommencé depuis quelques semaines à Kharkiv, deuxième ville en importance du pays, sans compter les défaites récentes à Bakhmut et Avdiivka. Impossible de dire si le pays réussira à tenir jusqu’à la fin de 2024. Impossible de dire non plus où s’arrêtera l’ultrapolitique de Vladimir Poutine.
Réalisme capitaliste
Dans son infolettre, Žižek s’adresse surtout à une certaine gauche, qu’il accuse de sombrer dans l’apologie du poutinisme. Pour le philosophe, la dénonciation de l’OTAN et le repli sur une critique désincarnée du complexe militaro-industriel joueraient le jeu de Vladimir Poutine en niant la part idéologique du conflit en cours. J’aurais tendance à lui donner raison, à peu de chose près que les États occidentaux ne brillent pas non plus par leur empressement idéologique à défendre les valeurs universelles d’égalité et de liberté.
Le froid calcul des technocrates de la géopolitique semble plutôt inspiré par le réalisme et la politique de blocs. Le cas d’Israël est d’ailleurs exemplaire. Réprouvé de toutes parts par la société civile, le massacre des Palestiniens à Gaza recueille encore à ce jour l’appui des gouvernements occidentaux, pris dans une logique d’opposition à l’axe Russie-Iran-Chine. Suivant cette logique, le théâtre du Moyen-Orient n’est au fond qu’un volet d’un plus vaste conflit dans lequel les sensibilités ne devraient pas être impliquées.
Ce faisant, les citoyens des démocraties sont à peu près totalement dépossédés des décisions de politique internationale, comme si le peuple était trop fébrile ou trop inconscient pour statuer sur les affaires mondiales. L’appui aveugle des administrations à Netanyahou est un puissant argument pour l’existence réelle d’un deep state comme logique technocratique réduisant les peuples au statut d’administrés. Devant la barbarie de l’expédition punitive israélienne à Gaza, les citoyens occidentaux ne peuvent répondre que par une mobilisation contre leurs propres États.
1914, pas 1932
C’est ce qui achoppe dans les comparaisons qui sont souvent faites entre l’époque actuelle et les années 1930. Encore récemment, des intellectuels américains se demandaient ouvertement s’il fallait appeler Donald Trump un fasciste5. Notre situation ne ressemble pourtant pas beaucoup à celle où Benito Mussolini est arrivée au pouvoir. Nous ne connaissons pas un sous-développement aussi criant que l’Italie des années 1920, personne n’a subi l’expérience traumatique d’une guerre mondiale, la radicalisation idéologique est aussi bien moindre aujourd’hui que durant l’entre-deux-guerres… S’il faut chercher un comparatif, l’absence de souveraineté démocratique en matière de politique internationale ressemble davantage au jeu des alliances qui précède la conflagration de 1914.
Nous entrons dans une période qui n’est ni tout à fait la paix, ni complètement la guerre, une drôle de paix dont l’aboutissement n’aura sans doute rien de bien amusant. Les théâtres du vaste conflit larvé entre l’alliance atlantique et l’axe Russie-Iran-Chine se multiplient. Mis à part l’Ukraine et Gaza, il y a les revendications du Vénézuela sur le territoire du Guyana en Amérique du Sud, les tensions à Taïwan et en Mer de Chine dans le Pacifique, les nationalistes serbes qui font des siennes en Europe, les coups d’État dans le carré de sable français en Afrique… Dans chaque cas, les deux grands camps sont impliqués, ouvertement ou implicitement. À mesure que les alliances se cimentent, le risque d’un effet d’entraînement semblable à celui de 1914 augmente.
Un autre élément qui rappelle l’avant-guerre est la montée des nationalismes. Partout en Europe, en Amérique, des mouvements populistes conservateurs gagnent du terrain. L’extrême-droite est au gouvernement en Italie, mais c’est aussi le cas en Hongrie, en Pologne, aux Pays-Bas, en Suède et en Finlande… À ce stade, difficile de dire où la vague s’arrêtera, ni quelles en seront les conséquences sur le jeu des alliances.
La Seconde Internationale
Un élément qui ne ressemble pas à 1914 est notre incapacité de mettre en place un contre-discours à la logique de blocs qui domine l’espace politique et médiatique actuels. Alors que se préparait la conflagration, une partie de la Seconde Internationale, soit des gens de l’aile gauche comme Rosa Luxemburg ou Klara Zetkin et même certains réformistes comme Jean Jaurès et la SFIO, s’opposaient à la montée en puissance du discours belliciste. Ce fut un échec cuisant qui mena à la dislocation de l’Internationale Ouvrière, alors que les différents partis socio-démocrates se replièrent sur les nationalismes. En Allemagne, Luxemburg et Zetkin claquèrent la porte du SPD pour fonder la ligue spartakiste. Depuis la Suisse, Vladimir Lénine fit de la dénonciation de la guerre le cheval de bataille bolchévique : l’opposition de gauche au conflit dessina ce qui serait bientôt une Troisième Internationale.
Le problème aujourd’hui est qu’il est difficile de voir ce qui serait l’équivalent de ces tensions au sein de l’Internationale Ouvrière. Nous avons bien vécu un sursaut d’internationalisme au tournant du millénaire, alors que le mouvement altermondialiste tentait d’opposer une alternative aux traités de libre échange, mais il ne reste pas grand-chose de ces tentatives de solidarité globale. Nous nous retrouvons devant un abîme que l’hégémonie du discours libéral a creusé devant nous, avec une sorte d’incapacité de penser ce que serait l’alternative.
À qui sert le discours belliciste ?
C’est ce qu’il y a de plus effrayant dans l’époque actuelle : nous voyons deux gigantesques blocs se former et leur trajectoire devenir peu à peu celle d’une collision, mais nous ne savons pas ce qu’il faudrait crier pour empêcher la catastrophe. Le complexe militaro-industriel et les technocrates des affaires étrangères semblent avoir déterminé la marche à suivre au-delà de toute emprise démocratique.
La guerre est la machine infernale du capital, mais elle répond aussi à un refoulé plus sinistre. C’est ce que sous-entendait Virginie Despentes dans Cher Connard, quand elle écrivait que la guerre est le grand impensé du féminisme actuel. Si l’extrême-droite ne cache pas son désir pour Vladimir Poutine et son combat contre l’“homoglobalisme”, le discours libéral est plus hypocrite et plus dangereux. Quelqu’un comme Emmanuel Macron, par exemple, avec ses poses de boxe, est dans un désir mimétique évident face à l’“homme fort” du Kremlin. Ce désir est à l’image d’une bonne part de l’establishment libéral, qui appuie avec le plus de véhémence les causes ukrainienne ou taïwanaise. Au fond, rien ne ferait plus plaisir à la classe de Macron que d’avoir le pouvoir de Poutine. Les exactions de sa police sont une pâle imitation du totalitarisme de marché du président russe, mais une imitation quand même.
La logique militariste est perverse au sens où elle se présente comme un calcul géostratégique rationnel, mais où elle est en réalité l’expression d’un désir autoritaire refoulé. Le danger ne vient donc pas nécessairement du nationalisme conservateur de l’extrême-droite, mais d’une radicalisation de l’extrême-centre, un peu comme la conflagration de 1914 s’est produite quand les socio-démocrates ont pris le parti de la guerre.
Féminisme et militarisme
Revenons à Despentes qui écrivait : “[L]es féministes que j’écoute croient qu’elles vont réfléchir encore longtemps sans se poser la question de la guerre”. Pour le personnage du roman, les conflits militaires jouent un rôle de ciment social :
La guerre, le trauma est trop profond – ça soude les humains comme on soude les os éparpillés après une fracture mal soignée – tout s’est collé, ça ne respire plus. On est entre Allemands, entre protestants, entre juifs, entre Algériens, entre pédés, entre Afghans, entre Vietnamiens, entre gitans, entre opposants – ni homme ni femme ni rien qui reste debout autre que – nous ne sommes pas les autres. C’est ça, la guerre – dire nous ne sommes pas les autres6.
Les solidarités nationales en temps de guerre permettent, selon cette idée, d’écraser les autres enjeux, comme les droits des femmes. Une historienne comme Gerda Lerner fait d’ailleurs remonter la naissance du patriarcat à la militarisation qui accompagne la formation des premières villes en Mésopotamie7. Alors que les surplus agricoles permettent l’accumulation primitive de ressources, une caste d’hommes en charge de défendre cette propriété nouvelle apparaît. C’est donc par la guerre que s’est imposé le patriarcat.
C’est ce que voyait aussi Klara Zetkin, quand elle dénonçait le militarisme allemand. Pour elle, la guerre était une lutte entre bourgeoisies nationales, dont le prolétariat était la principale victime. Dans cette perspective, les femmes se retrouvaient alors victimes des privations de droits et de libertés au nom de l’urgence nationale et avaient un rôle particulièrement important à jouer pour recréer des solidarités : “Nous, les femmes socialistes, entendons les petites voix qui, à travers le rideau de fer et de sang, appellent doucement et douloureusement à prendre soin du monde à venir8”.
À l’inverse de Zetkin, il est possible de voir un appel au militarisme et à la violence dans la pensée d’extrême-droite contemporaine. Dans son ouvrage Bronze Age Mindset, par exemple, Costin Alamariu fait ouvertement l’éloge du moment où le patriarcat se serait imposé en Europe. Dans un retournement de l’anthropologie féministe, le pseudo-philosophe propose que le mâle occidental retrouve l’esprit guerrier de l’Âge du Bronze pour en finir avec le féminisme. Il ne s’agit donc pas d’une théorie du complot : la guerre est, depuis sa professionnalisation, le premier instrument par lequel s’est imposé et cherche encore à s’imposer le patriarcat. C’est d’ailleurs une des intuitions amusantes de Camille Paglia, dans son Sexual Personae : la masculinité, si elle n’est pas entravée, s’exprime par la violence, le pillage, le meurtre... Ce qu’Alamariu exprime de manière transparente est sans doute un refoulé chez ceux qui appellent au “réarmement”.
Žižek, l’Ukraine, Gaza…
Pour en revenir à Žižek et à ses sympathies atlantistes, peut-être faut-il concéder qu’une victoire de Poutine est un péril pour la civilisation d’autant plus grand qu’un certain poutinisme habite nos démocraties. On le voit chez Donald Trump ou chez les partis d’extrême-droite européens : le mélange d’autoritarisme, d’homophobie et de racisme de l’autoritarisme poutinien fait envie à certains. En ce sens, la défaite ukrainienne serait une catastrophe, mais comment justifier moralement de faire porter ce fardeau à tout un peuple ? Peut-être faudrait-il imaginer une “voie Zetkin”, c’est-à-dire une solidarité transnationale entre les peuples qui permettrait de sortir de la logique de blocs. Après tout, nos ennemis sont des États gouvernés par la logique militaro-économique. Le problème est que nous n’avons aujourd’hui aucune structure comparable à la Seconde Internationale et que même elle n’a rien pu faire pour empêcher l’embrasement de l’Europe en 1914.
Le nettoyage ethnique de la Bande de Gaza est, bien sûr, une honte pour les pays qui continuent d’appuyer un gouvernement israélien absolument hors de contrôle, mais il y a pire que la honte. La déshumanisation du peuple palestinien fait baisser le seuil de violence acceptable dans les relations internationales, elle montre jusqu’où les États sont prêts à aller pour des considérations stratégiques. Nous avons deux blocs qui s’arment et qui s’enfoncent chaque jour davantage dans la violence. S’il fallait que la collision se produise, les 33 000 morts de Gaza ne seraient alors plus qu’une note de bas de page dans le grand récit historique. Libre à vous de croire que ça n’arrivera pas, mais je commence à penser que cette paix est une bien drôle de paix.
Étienne Balibar, “La proposition de l’égaliberté”, La proposition de l’égaliberté. Essais politiques 1989-2009, Paris, PUF, coll. Actuel Marx Confrontations, p. 53-89 [lien]
Slavoj Žižek, “A leftist plea for Eurocentrism”, Critical Inquiry, vol. 24, no 4, Summer 1998, [lien]
Mark Fisher, Capitalist Realism: Is There No Alternative?, London, Zero Books, 2009.
Andrew Marantz, “Why we can’t stop arguing about whether Trump is a fascist”, The New Yorker, March 27th 2024, [lien]
Virginie Despentes, Cher Connard, Paris, Grasset, 2023.
Gerda Lerner, The Creation of Patriarchy, Oxford, Oxford University Press, 1987.
Bien d'accord que la situation actuelle ressemble étrangement à celle de 1914.
Les réformistes, les socio-démocrates et les «féministes» vont encourager l'envahissement de l'Iran et l'augmentation massive des crédits de guerre à l'Ukraine au nom de la défense de la «démocratie» et des femmes...
L'idéalisme bourgeois qui nous gangraine, y compris au sein de la soi-disant gauche, est en train de s'effondrer. Nous avons évidemment à craindre une sorte de convulsion réactionnaire et une sainte-alliance entres toute la classe dirigeante de centre gauche et de centre droit afin de défendre ses intérêts et de défendre le capitalisme et son produit: l'impérialisme.
L'Internationale n'a pas permis d'empêcher la guerre, mais la révolution russe a permis de cesser le massacre de millions de russes. Et ce sont les femmes prolétaires qui ont formé l'étincelle principale en allant chercher les hommes dans les usines et en faisant grève, ensemble.
Au Québec il y a le congrès de fondation du nouveau Parti Communiste Révolutionnaire en mai, à Montréal, et en juin il y aura le congrès de fondation d'une nouvelle Internationale Communiste Révolutionnaire en Italie.
Nos forces sont encore très modestes, mais la croissance est forte, la théorie solide, les militants très actifs et nous avons un projet de société concret et réaliste: la révolution socialiste mondiale.
Le train est en marche. C'est le temps d'embarquer.
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P.S. Le site internet est en reconstruction, il sera bien plus beau aux alentours du 1er mai ;)
Merci Père Duchesne.